Noyoboya

Joyeux Noël mes fesses.

A n'en pas douter, la menace se précise.

Les rayons des supermarchés s'emplissent de bonnes raisons pour quelques millions de dictateurs domestiques de piquer une bonne crise de nerfs à se rouler par terre entre des jeux et jouets rivalisant de bêtise et d'inutilité.

C'est parti pour deux mois de matraquage et surenchères publicitaires, d'obligation de consommer, de gazouillis attendrissants de ces petits monstres auxquels il faut tout passer.

C'est parti pour deux mois à supporter ces smala traînant des guirlandes de mômes braillards quand on va faire deux courses et qu'on espère en avoir pour le moins de temps possible.

Quelle idée aussi d'aller faire ses courses avec ses chiares. C'est aller chercher les contrariétés là où elles sont.

Les enfants. Ces petits Saddam de bacs-à-sable. Que ne ferait-on pas pour satisfaire le moindre de leurs désirs, voire même à les précéder. Dans le cas contraire, la bien-pensance marketo-publicitaire aurait tôt fait de pointer du doigt ces parents indignes qui ne dépensent pas un mois de salaires en babioles futiles que leur délicieuse progéniture aura bousillé en moins de temps qu'il n'aurait fallu à un curé pour les bénir.

Il reste toujours ce spectacle délicieux de la brillante intelligence humaine collective poussant son caddie greffé sur la panse, entre deux réflexions sur la littérature comparée d'une biographie de blondasse télévisuelle ou de starillon éphémère d'un soir.

Bientôt Noël, ça me glace. Et plus ça va plus ça me glace tôt dans l'année.
Bonheur obligatoire pour tout le monde. Ou je cogne.

Les gens sont fauchés ? Pas grave, ce qu'il leur reste de thunes, on va le leur piquer plus tôt, avant les autres, avant qu'il ne leur reste plus rien… à part ce que la PSP du gamin pourra leur rapporter quand ils la mettront chez un quelconque spécialiste de l'occasion.

Noël… la fête prétendument familiale qui ne repose que sur de l'imposture.
Celui que les croyants disent vénérer n'est même pas né un 25 décembre. Il n'est même pas né l'année officielle de sa naissance. Tout ça n'est qu'une vaste récupération chrétienne qui ne supportait pas de voir une fête païenne célébrée le solstice d'hiver. Alors il fallait marquer le territoire comme un chien marque le sien.

Même ce gros lard barbu ridicule débordant de son costard rouge repose sur une escroquerie intellectuelle. On s'était habitué au fait que ce soit Coca-Cola qui l'ait pondu. Badaboum, même pas. Il existait avant. Tout se perd, ma bonne dame.

Je déteste Noël. Je déteste tout autant ce tourbillon fiévreux de dépenses, d'exhibition, d'indécence.

Je déteste tout autant cette sempiternelle question qui se pose au même moment : "Et toi tu fais quoi pour Noël ?". Interdit de répondre "Je ne fais rien parce que je ne veux rien faire". Et pourtant je donnerais gros pour passer directement du 22/23 décembre au 26/27. Pouvoir ne rien faire à Noël, m'accorder ce droit de grâce, cette dispense.

Je déteste ces tablées qui n'en finissent pas, ces discussions de familles aux sujets improbables et parfois accusations familiales qui fusent d'on ne sait où et retombent comme une dalle de plomb.

Allez courage. C'est juste un très mauvais moment à passer.
Ensuite, on sera tranquille pour un an.



27/10/2009
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