Le Jeu de la Mort ce soir sur France 2, qui va regarder ?
JE !
Pire, je vais même l'enregistrer pour n'en louper aucune miette.
Voyeurisme, hurleront certains.
Oui, si vous voulez.
En fait, je voudrais voir la gueule que font ceux qui croient envoyer le jus quand ils l'envoient... juste parce qu'on leur en donne l'ordre. Je voudrais voir à quel moment ils auront le trait de génie qui les fera désobéir à l'ordre reçu. Et sur ce point, je ne me fais aucune illusion.
J'en suis consterné à l'avance.
Le principe n'est pas nouveau, on le connait avec l'Expérience Stanley Milgram, révélée au grand public dans le film - excellent soit dit en passant - de Verneuil "I comme Icare" (avec Y.Montand).
Mais cette expérience a aujourd'hui une bonne quarantaine d'années et beaucoup ne la connaissent pas, n'en ont jamais entendu parler ou l'ont oubliée. L'intérêt de cette émission, c'est qu'elle va remettre l'expérience Milgram sous ldes feux de l'actualité et de la renommée en s'emparant de tous les codes de la télé réalité... donc des codes familiers à un grand nombre de téléspectateurs.
Et à la vue de cette émission, on va encore s'apercevoir que le système nazi, les fascismes de toutes couleurs et toutes obédiences, les horreurs génocidaires Rwandaises ou Yougoslaves pourraient se répéter n'importe où, n'importe quand parce que la sauvagerie et l'horreur font partie de l'humain... au même titre que l'humanisme et la générosité, d'ailleurs.
Ça donne notamment à réfléchir sur :
- l'obéissance aveugle à l'autorité sans chercher à remettre en question sa légitimité.
- la pression de l'autorité du groupe sur le libre arbitre personnel.
- l'abdication de ses propres valeurs et responsabilité personnelle au profit d'une autorité supérieure.
- la souffrance qu'on est prêt à infliger parce qu'on en a reçu l'ordre.
Il y a quand même un truc que je me demande : comment des gens ont ils pu répondre présent à ce genre de truc sachant qu'ils allaient envoyer du courant (jusqu'à un choc potentiellement mortel) à un pauvre gars qui ne leur avait rien fait.
M'étant pris moi même quelques châtaignes au 220... et sachant à quel point ça ne fait pas du bien... je suis le dernier à qui il faudrait demander de participer à ce genre de connerie.
Pour ceux que ce sujet intéresse, je conseille aussi deux films allemands : Das Experiment (L'Expérience en Français avec Moritz Bleibtreu) et Die Welle (La Vague). C'est absolument édifiant et ça me fait avoir d'énormes craintes sur la capacité de nuisances de l'espèce humaine.
Une remarque quand même à l'attention des concepteurs de cette émission, et à l'attention de tous ceux qui sont passés à côté d'une faute répétée d'accord de temps dans la bouche de Tania Young : on ne dit pas le jeu exige "que vous continuez", mais "que vous continuiez".
Quelle bizarrerie que ce subjonctif.
LA SUITE.
Bon, hier après midi, j'ai regardé le "jeu" et le débat qui a suivi. Je trouve qu'en reprenant tous les codes des jeux télé pour les appliquer à l'Expérience Milgram, Christophe Nick a eu le mérite de démontrer à quel point - quand on le prépare bien et quand on le met en condition - l'être humain abolit complétement son propre jugement pour se mettre dans ce fameux "état agentique" par rapport à une autorité qui l'exempte de toute responsabilité décrit en plateau ("Nous assumons toutes les conséquences" insiste l'animatrice Tania Young à de multiple reprises).
Il y en a quand même à qui il faut du temps pour se retourner contre l'autorité. Le truc qui fait froid dans le dos est que ceux qui sont allés jusqu'à administrer la dernière châtaigne n'en on retiré aucun plaisir et ne sont - dans 100% des cas - pas des sadiques ou des gens qui prennent plaisir à la souffrance des autres.
D'ailleurs dans une variante où l'animatrice du jeu a laissé les "questionneurs" seuls - donc sans cette autorité qui rappelle sans cesse à l'ordre - 75% ont d'eux même quitté le jeu, mettant un terme à la souffrance supposée du candidat dans sa cabine.
Un sujet n'a pas été abordé : le dépersonnalisation du "questionneur". A aucun moment Tania Young ne l'appellera par son nom. Seulement par sa fonction de "questionneur", coupant ainsi toute relation interpersonnelle et tout lien humain.
Comme si le fait de ne plus être nommé mais simplement appelé par une fonction dépersonnalisait encore plus l'être humain.
J'aurais bien aimé avoir sur la question l'avis des deux philosophes en plateau.
Enfin je terminerai par un regret concernant deux invités : Jean-Marc Morandini et Isabelle Morini-Bosc... qui ont rivalisé d'une insupportable prétention, notamment face à David Abiker... à qui Morandini a quand même balancé qu'il était le "seul à se croire intéressant".
De fait... Abiker était le seul "décrypteur" de cette télé à être vraiment intéressant. Lui, au moins faisait de la vraie analyse en profondeur dans "Arrêt sur Image". Autant je détestais le parti pris "gauchisant" de D.Schneidermann (tirant systématiquement sur les télés privées)... autant je trouvais passionnant le principe d'une émission qui démythifie le petit écran.
Alors que je ne trouve aucune légitimité à Morandini ni Morini-Bosc.
Le premier reste - pour moi en tout cas - celui qui a commis "Tout est possible". Et ce qu'il fait sur Direct 8 est tout sauf intéressant. Il a beau déclarer que "La Ferme, c'est chiant"... chaque soir il lui offre une tribune et ne parle que de ça au milieu de chronique people et commentaires niaiseux sur les séries TV. J'attends - ce n'est qu'un exemple - que des journalistes spécialisés (genre Alain Carrazé) vient mettre en lumière les parallèles évidents qui existent entre Le Prisonnier (avec P.McGoohan) et Lost
Quant à de Ménibus, je ne suis pas sûr que sa paire de seins et le fait d'avoir travaillé avec Sébastien Cauet la qualifient comme experte en la matière.
Concernant Isabelle Morini-Bosc... je trouve ses papiers dans TV Magazine Ouest (le supplément TV de Ouest-France) complètement illisibles et puants de prétention.
Ces deux là face à D.Abiker... c'était "Closer" et "50 minutes Inside" donner des leçons de journalisme au Monde ! Risible et pathétique à la fois.
Pire, je vais même l'enregistrer pour n'en louper aucune miette.
Voyeurisme, hurleront certains.
Oui, si vous voulez.
En fait, je voudrais voir la gueule que font ceux qui croient envoyer le jus quand ils l'envoient... juste parce qu'on leur en donne l'ordre. Je voudrais voir à quel moment ils auront le trait de génie qui les fera désobéir à l'ordre reçu. Et sur ce point, je ne me fais aucune illusion.
J'en suis consterné à l'avance.
Le principe n'est pas nouveau, on le connait avec l'Expérience Stanley Milgram, révélée au grand public dans le film - excellent soit dit en passant - de Verneuil "I comme Icare" (avec Y.Montand).
Mais cette expérience a aujourd'hui une bonne quarantaine d'années et beaucoup ne la connaissent pas, n'en ont jamais entendu parler ou l'ont oubliée. L'intérêt de cette émission, c'est qu'elle va remettre l'expérience Milgram sous ldes feux de l'actualité et de la renommée en s'emparant de tous les codes de la télé réalité... donc des codes familiers à un grand nombre de téléspectateurs.
Et à la vue de cette émission, on va encore s'apercevoir que le système nazi, les fascismes de toutes couleurs et toutes obédiences, les horreurs génocidaires Rwandaises ou Yougoslaves pourraient se répéter n'importe où, n'importe quand parce que la sauvagerie et l'horreur font partie de l'humain... au même titre que l'humanisme et la générosité, d'ailleurs.
Ça donne notamment à réfléchir sur :
- l'obéissance aveugle à l'autorité sans chercher à remettre en question sa légitimité.
- la pression de l'autorité du groupe sur le libre arbitre personnel.
- l'abdication de ses propres valeurs et responsabilité personnelle au profit d'une autorité supérieure.
- la souffrance qu'on est prêt à infliger parce qu'on en a reçu l'ordre.
Il y a quand même un truc que je me demande : comment des gens ont ils pu répondre présent à ce genre de truc sachant qu'ils allaient envoyer du courant (jusqu'à un choc potentiellement mortel) à un pauvre gars qui ne leur avait rien fait.
M'étant pris moi même quelques châtaignes au 220... et sachant à quel point ça ne fait pas du bien... je suis le dernier à qui il faudrait demander de participer à ce genre de connerie.
Pour ceux que ce sujet intéresse, je conseille aussi deux films allemands : Das Experiment (L'Expérience en Français avec Moritz Bleibtreu) et Die Welle (La Vague). C'est absolument édifiant et ça me fait avoir d'énormes craintes sur la capacité de nuisances de l'espèce humaine.
Une remarque quand même à l'attention des concepteurs de cette émission, et à l'attention de tous ceux qui sont passés à côté d'une faute répétée d'accord de temps dans la bouche de Tania Young : on ne dit pas le jeu exige "que vous continuez", mais "que vous continuiez".
Quelle bizarrerie que ce subjonctif.
LA SUITE.
Bon, hier après midi, j'ai regardé le "jeu" et le débat qui a suivi. Je trouve qu'en reprenant tous les codes des jeux télé pour les appliquer à l'Expérience Milgram, Christophe Nick a eu le mérite de démontrer à quel point - quand on le prépare bien et quand on le met en condition - l'être humain abolit complétement son propre jugement pour se mettre dans ce fameux "état agentique" par rapport à une autorité qui l'exempte de toute responsabilité décrit en plateau ("Nous assumons toutes les conséquences" insiste l'animatrice Tania Young à de multiple reprises).
Il y en a quand même à qui il faut du temps pour se retourner contre l'autorité. Le truc qui fait froid dans le dos est que ceux qui sont allés jusqu'à administrer la dernière châtaigne n'en on retiré aucun plaisir et ne sont - dans 100% des cas - pas des sadiques ou des gens qui prennent plaisir à la souffrance des autres.
D'ailleurs dans une variante où l'animatrice du jeu a laissé les "questionneurs" seuls - donc sans cette autorité qui rappelle sans cesse à l'ordre - 75% ont d'eux même quitté le jeu, mettant un terme à la souffrance supposée du candidat dans sa cabine.
Un sujet n'a pas été abordé : le dépersonnalisation du "questionneur". A aucun moment Tania Young ne l'appellera par son nom. Seulement par sa fonction de "questionneur", coupant ainsi toute relation interpersonnelle et tout lien humain.
Comme si le fait de ne plus être nommé mais simplement appelé par une fonction dépersonnalisait encore plus l'être humain.
J'aurais bien aimé avoir sur la question l'avis des deux philosophes en plateau.
Enfin je terminerai par un regret concernant deux invités : Jean-Marc Morandini et Isabelle Morini-Bosc... qui ont rivalisé d'une insupportable prétention, notamment face à David Abiker... à qui Morandini a quand même balancé qu'il était le "seul à se croire intéressant".
De fait... Abiker était le seul "décrypteur" de cette télé à être vraiment intéressant. Lui, au moins faisait de la vraie analyse en profondeur dans "Arrêt sur Image". Autant je détestais le parti pris "gauchisant" de D.Schneidermann (tirant systématiquement sur les télés privées)... autant je trouvais passionnant le principe d'une émission qui démythifie le petit écran.
Alors que je ne trouve aucune légitimité à Morandini ni Morini-Bosc.
Le premier reste - pour moi en tout cas - celui qui a commis "Tout est possible". Et ce qu'il fait sur Direct 8 est tout sauf intéressant. Il a beau déclarer que "La Ferme, c'est chiant"... chaque soir il lui offre une tribune et ne parle que de ça au milieu de chronique people et commentaires niaiseux sur les séries TV. J'attends - ce n'est qu'un exemple - que des journalistes spécialisés (genre Alain Carrazé) vient mettre en lumière les parallèles évidents qui existent entre Le Prisonnier (avec P.McGoohan) et Lost
Quant à de Ménibus, je ne suis pas sûr que sa paire de seins et le fait d'avoir travaillé avec Sébastien Cauet la qualifient comme experte en la matière.
Concernant Isabelle Morini-Bosc... je trouve ses papiers dans TV Magazine Ouest (le supplément TV de Ouest-France) complètement illisibles et puants de prétention.
Ces deux là face à D.Abiker... c'était "Closer" et "50 minutes Inside" donner des leçons de journalisme au Monde ! Risible et pathétique à la fois.